Le contrôle des pièges en place a été effectué entre le 31 janvier et le 4 février 2022.
Des descentes ont été constatées tant à St-Cast qu’à Erquy. Il semble que ce soit le début, si la météo reste globalement favorable, avec peu d’humidité et de nombreuses éclaircies, voire de belles journées ensoleillées, il y aura comme l’année dernière un pic de descente en février à la période des congés scolaires.
L’infestation se confirme être très basse cette année encore. De nombreux pièges n’ont pas été remis en œuvre aucune infestation n’ayant été constaté sur les pins concernés.
Les pièges automatisés de l’INRAE au cap d’Erquy ont détecté des vols de papillons de juillet à septembre avec quelques vols résiduels en octobre.
Ces données sont identiques à celles de la saison 2020-2021.
Si les conditions météorologiques restent clémentes avec peu de pluie, on peut s’attendre à avoir l’ensemble des colonies au stade 5 et donc la quasi-totalité des descentes entre février et mars comme l’année passée.
Observations personnelles et résultats du suivi de l’INRAE au cap d’Erquy, diffusés avec l’autorisation de M Rousselet, de l’INRAE d’Orléans.
Observations
Comme constaté en octobre 2020, l’infestation s’est bien révélée limitée cette saison. A l’exception de sites où visiblement aucune lutte n’a été menée, les pins ont été peu attaqués. Les pins noirs demeurent les plus attractifs. Les pins de Monterey, même les plus grands ont été peu infestés, voire pas du tout dans certains secteurs.
Les descentes ont été limitées en janvier, puis un premier pic en février. Le gros des descentes est survenu en mars. Je n’en n’ai pas constaté avant janvier et n’en n’ai plus vu à partir d’avril.
Les sacs ont été enlevés et les pièges nettoyés en mai.
Résultats du suivi de l’INRAE, effectué sur les pièges à papillons posés au cap d’Erquy et les prélèvements de nids effectués sur le littoral, puis étudiés en laboratoire.
Le gros des émergences de papillons a eu lieu entre juillet et août. Cependant, il y a encore eu des émergences en septembre et en octobre, mais limitées.
Le développement larvaire constaté en découle.
Les chenilles sont urticantes au stade L3 (marron sur le diagramme) elles étaient présentes à ce stade dans les nids dès début septembre (10%) et prédominantes à partir de la mi-septembre (40%).
Les chenilles sont prêtes pour la nymphose au stade L5 (rouge sur le diagramme) et peuvent alors descendre en procession.
Elles ont atteint ce stade à partir de la fin novembre (30% de L5 dans les nids), puis elles sont devenues majoritaires au stade L5 dans les nids à partir de janvier.
Commentaires.
Les diagrammes des vols de papillons et du stade larvaire des chenilles confirment les observations.
Les pontes ont été réalisées durant l’été 2020. Les pontes de septembre et d’octobre sont très limitées et il n’est pas certain que les conditions climatiques de l’automne 2020 aient permis la survie des jeunes chenilles. Cela n’a pas donné lieu à de descentes tardives.
Bien qu’ayant atteint le stade L5, les chenilles doivent avoir emmagasiné suffisamment de réserves pour entamer les processions. Les longues périodes de pluie les empêchent de se nourrir. Elles doivent alors refaire leurs réserves avant d’entamer les processions.
Nous avons donc eu un cycle sans descente précoce. Les descentes n’ont pas perduré au printemps soit une fenêtre critique de trois mois, de janvier à mars 2021.
Observez bien vos pins dès octobre, si vous voyez des nids, faites le nécessaire avant décembre.
Si vous n’avez pas besoin de remettre les pièges en œuvre pensez à desserrer les colliers autour du tronc qui sinon en poussant et en augmentant en circonférence finira par détériorer le piège.
Les contrôles des pièges ont été effectués entre la semaine dernière et cette semaine.
En effet les descentes ont commencé courant janvier et l’on assiste à présent à un pic de descente qui devrait se prolonger dans le mois.
Pour autant on aura sur nos côtes certainement encore des descentes ultérieurement.
En effet, on constate régulièrement sur un même pin des nids de taille différentes.
Les nids plus petits peuvent être liés à des pontes plus tardives et donc générer des descentes ultérieures.
On constate également que certains de ces nids plus petits abritent néanmoins des chenilles au stade 5, stade ultime de développement avant les processions. Ils sont alors beaucoup moins peuplés. Comme le précise l’Inra, ces chenilles sont alors plus fragilisées car le nid est moins épais et donc moins chaud. Ces colonies peuvent donc connaître une mortalité entraînant un ralentissement de leur évolution et le nombre compte pour permettre un enfouissement de la colonie.
A de rares exceptions près, la faible infestation de cet hiver est confirmée.
Les observations des pré-nids et des dégâts primaires indiquent, cette année encore, une infestation limitée sur nos côtes entre Saint-Brieuc et Saint-Malo. Ce sont surtout les pins noirs qui sont impactés et dans une moindre mesure les Monterey. Il faut cependant rester prudent car, à ce stade, les indices sont peu visibles.
Nids et dégâts primaires sur un pin noir 30 septembre 2020
Les captures de papillons réalisées par l’Inra au cap d’Erquy indiquent un seul maximum de captures en août. On peut donc s’attendre à un cycle type avec des descentes en début d’année.
Les intempéries du début de l’automne ne vont pas favoriser le développement des colonies.
Par ailleurs nous constatons que nombre de pré-nids ont été attaqués par des prédateurs ayant éliminé les petites chenilles. L’hypothèse de la prédation des mésanges en septembre est privilégiée par l’Inra.
Tous ces facteurs semblent indiquer une très faible infestation.
Par contre, il faudra attendre novembre pour avoir une vision claire de l’infestation, lorsque les nids blancs d’hiver se formeront.
Le niveau d’infestation en nette baisse accroit l’efficacité des pièges. La baisse des vols rend d’autant plus pertinente la capture des chenilles présentes dans les pins pour éviter l’enfouissement local. En effet, la probabilité d’une infestation extérieure est moins importante.
Les échenillages réalisés en ce début d’année, confirment les constats réalisés à l’automne et au début de l’hiver. Le développement des chenilles est en retard.
Ce constat empirique est scientifiquement vérifié par les prélèvements effectués dans le cadre de leur mission par les scientifiques de l’Inra en décembre et en janvier au cap d’Erquy. Les conclusions des études en laboratoires sont claires, les chenilles sont en retard d’au moins un mois.
Nids échenillés le 16 décembre 2019
Elles sont restées en décembre, au même stade que celui qu’elles avaient en novembre. L’évolution n’a été de nouveau constatée que sur les prélèvements de janvier.
Nids échenillés le 28 novembre 2019
Ce sont bien les pluies qui ont gêné les chenilles dans leur développement. Elles n’ont pu se nourrir correctement. La météo sèche et belle de la mi-janvier leur a permis de reprendre leur croissance. Les prélèvements réalisés par l’Inra en janvier montrent que les colonies contiennent maintenant majoritairement des chenilles au stade cinq, donc prêtes à processionner.
Les vacances de février arrivent, elles vont donc coïncider avec les premières descentes, si la météo est favorable. Soyez attentifs lorsque vous vous promenez avec vos enfants en bas âge ou vos animaux de compagnie, lors de nos belles journées d’hiver en bord de mer.
Vous trouverez ci -dessous (actualités du 15 mars 2019 Lors des processions, n’intervenez pas et laissez s’enterrer les chenilles) les recommandations en cas de rencontre avec une procession.
Par ailleurs sur le site de « la mésange verte », vous trouverez les recommandations concernant les dangers pour les animaux au lien suivant :
Ce point de situation concerne uniquement le territoire de la commune de Fréhel. Par contre, les enseignements peuvent être pris en compte quelle que soit votre localisation.
Bilan.
La saison 2019 a été beaucoup moins sévères que l’année passée (voir en dessous article novembre 2018). Le piégeage porte ses fruits. En effet, c’est seulement début août que les frelons sont apparus quotidiennement autour des ruches. Ils ont été bien moins nombreux que l’année précédente et les attaques étaient espacées dans le temps et donc moins dangereuses. Le nid devait être plus éloigné. Un nid a été signalé et détruit début novembre, il était à 1km à vol d’oiseau.
Nid à 1 km de la ruche le 2 novembre 2019.
Depuis les premiers froids, après le 15 novembre, il n’y a plus de frelons asiatiques autour des ruches.
Au niveau communal, moins de dix nids ont été signalés cette année.
Enseignements.
Pour mieux protéger la colonie j’ai mis en place, dès août, les grilles destinées à diminuer les entrées. C’est suffisant tant que l’activité des abeilles est importante. Les frelons restent en stationnaire devant la ruche et ne tentent pas de rentrer. Ils capturent les abeilles au vol. Quand les températures baissent l’activité diminue, les frelons se posent sur la planche d’envol et l’année dernière, malgré la grille, les frelons pouvaient entrer. J’ai ajouté une seconde grille dont j’ai diminué la hauteur de passage à tout juste 5 mm, ils ne peuvent plus passer.
Dispositif de double grille devant la ruche.
Le frelon ne peut passer sous 5 mm, il le pourrait avec 8 mm le passage des grilles standards.
La baisse du nombre de nids est le fruit de l’efficacité du piégeage à l’aide des pièges sélectifs identiques à ceux mis en place par la commune. Personnellement j’y ajoute des morceaux de pomme abîmée.
Il faut les poser à partir de fin février, lorsque la température remonte. Ils sont destinés à prendre les fondatrices, ces frelons asiatiques fécondés l’automne précédent et qui se sont cachés tout l’hiver. A cette période, un frelon asiatique capturé c’est une colonie qui ne sera pas fondée. Ces pièges capturent mouches, frelons asiatiques et européens et moins fréquemment les guêpes. Personnellement je libère les frelons européens et les guêpes. Il faut enlever les pièges à partir d’avril pour ne pas risquer de prendre d’autres insectes.
J’ai reposé les pièges en octobre, le résultat est positif. A l’automne les frelons chargés du nourrissage des larves recherchent des protéines et s’attaquent aux ruches. Il y a donc de fortes chances de capturer les fondatrices qui elles sont en quête de sucre pour passer l’hiver.
14 novembre 13H30 les frelons rentrent directement dans le piège
14 novembre 13H30 la température n’est pas suffisante pour les abeilles
Le 14 novembre, après avoir renouvelé les pommes gâtées ajoutées dans les pièges, au moment le plus ensoleillé de la journée, j’ai capturé en quelques minutes quatre à cinq frelons asiatiques. Il est à noter que les pièges ne contenaient plus que des frelons asiatiques et des mouches, aucun autre insecte.
Malgré la météo très défavorable à la chenille depuis le début octobre, les nids sont parfaitement visibles. Les chenilles ont évolué et les nids vont de la taille d’une petite pomme à celle d’un ananas. On voit peu de nids de plusieurs litres comme les années passées à la même époque.
L’hypothèse de descentes conforme au cycle générique, c’est-à-dire, à partir de janvier, février, semble se confirmer. Les pluies ont gêné les chenilles dans leur développement. Les nids échenillés cette semaine contiennent des chenilles très maigres malgré une tête développée signe d’un stade larvaire évolué (3 à 4). Elles doivent donc pouvoir se nourrir pour combler le retard. Or les météos annoncées prévoient encore des semaines pluvieuses.
Les observations des pins confirment en général une infestation limitée. Dans de nombreux endroits tous les pins ne sont pas infestés. Et souvent le nombre de nids visible reste faible, moins de cinq nids par arbre. Dans les secteurs où une lutte coordonnée a été menée ces dernières années, (Sables d’or, Pléhérel-plage) les pins, s’ils sont infestés, n’ont guère plus de deux à trois nids visibles.
Les captures de papillons réalisées par l’Inra au cap d’Erquy indiquent que les vols de papillons ont été moins nombreux cet été. Les captures de papillons ont été étalées de juin à fin août avec un maximum de captures en juillet. Cela pourrait présager de descentes précoces, ce qui n’a pas été le cas l’année dernière.
Mes observations des nids et des dégâts primaires confirment une infestation limitée. Sauf exceptions localisées, les pins suivis depuis plusieurs années sur les communes d’Erquy, Fréhel, Plévenon, St-Cast, apparaissent en l’état actuel moins infestés que l’année passée. Cependant les nids ne sont pas encore très développés en ce début octobre. Les intempéries de début de mois empêchent les chenilles de se nourrir et devraient ralentir momentanément le développement des colonies.
Le niveau d’infestation en nette baisse accroit l’efficacité des pièges. La baisse des vols rend d’autant plus pertinente la capture des chenilles présentes dans les pins pour éviter l’enfouissement local. En effet, la probabilité d’une infestation extérieure est moins importante. Les observations de ce début d’automne le confirment. Les pins les plus infestés, le sont visiblement par des chrysalides enfouies sur le même terrain.
Les nids seront vraiment bien visibles en novembre. Un nouveau point vous sera alors proposé.
Les chenilles présentent un risque lorsqu’elles sont en procession. Elles cherchent à s’enterrer pour se transformer en chrysalides qui donneront des papillons pendant l’été. Ces processions se déroulent de l’hiver au printemps en fonction des régions et des contraintes climatiques.
En cas de stress, les chenilles libèrent des micro-poils très urticants qui restent en suspension dans l’air. On peut donc être atteint sans les toucher.
Ces poils provoquent des affections graves en cas d’ingestion, d’inhalation ou de contact avec les yeux. Les animaux domestiques, mais aussi les ruminants, subissent des urtications des muqueuses qui sont des urgences vétérinaires.
Sachez que toute intervention humaine aura pour conséquence une activation du système de défense de la colonie. En effet lors des processions, les chenilles sont très facilement stressées et ouvrent des replis de peau contenant les poils urticants.
C’est pourquoi s’approcher de l’insecte à la période où ces poils sont le plus actifs peut-être dangereux. Ces poils demeurent urticants plusieurs mois après leur libération ; les nids d’hiver sont donc bien eux aussi urticants et allergènes.
Procession à l’anse du croc mars 2017
Lors des processions, n’intervenez pas et laissez s’enterrer chenilles.
procession en cours d’enfouissement, la dernière mue urticante reste dans le sol . Mars 2017, anse du croc.
Ne les dérangez pas, ne les touchez pas. Votre intervention ne changera rien à l’infestation l’année suivante !
anse du croc mars 2017
Si vraiment leur présence pose un problème de sécurité (enfants, animaux de compagnie, domestiques, proximité immédiate de l’habitation…) et que vous devez alors les détruire, le mieux est de les brûler sur place avec de l’essence. Si vous ne pouvez les brûler sur place, arrosez copieusement la colonie avec de l’eau (plus de l’eau de javel diluée est mieux) avant d’intervenir pour éviter l’effet volatile des poils. Vous vous protégez la peau, les yeux, les voies aériennes avec des vêtements adaptés, ciré, lunettes, casquette, gants et vous restez dos au vent. Vous les ramassez avec un sac en plastique comme on le fait avec les déjections canines et vous brûlez le tout. Ne les jetez pas aux ordures ce pourrait être dangereux pour les agents chargés des collectes.
Encore une fois, le mieux est de ne pas déranger une colonie en procession !
Elles se sont cachées à l’approche de la mauvaise saison. Elles sont fécondées et ne vont pas tarder à réapparaître pour fonder une nouvelle colonie. (Voir article de novembre 2018)
Lorsqu’elles vont sortir, elles vont choisir un emplacement en fonction de différents critères dont la proximité de sources de nourritures. Elles vont donc beaucoup se déplacer pour cela sans qu’on les aperçoive pour autant.
C’est en étudiant ces comportements qu’il a été conçu un piège attractif et sélectif permettant de capturer les fondatrices. Tout frelon asiatique capturé à cette période, c’est une colonie de moins à l’été. C’est donc la meilleure façon de faire baisser la prédation.
Ce piège est disponible en jardinerie. Sur notre littoral, l’agglomération de Dinan les fourni gratuitement en échange d’une remontée d’information régulière sur les captures réalisées. Renseignez vous auprès de votre mairie !
Je le contrôle régulièrement, lorsque j’y trouve des frelons européens où des guêpes, je les libère.
Les pièges posés à proximité des ruches capturent toujours des fondatrices.